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Les bons remèdes du Docteur Dandy.

Grabuge, la convention à l'abri des murailles

Publié le 23 Avril 2015 par Dr Dandy in convention, jeux de roles, FATE, d&d, chroniques des féals

Grabuge, la convention à l'abri des murailles

Ce weekend end j'étais en goguette à la convention de jdr de Carcassonne, Grabuge.
Grabuge c'est quoi? C'est un petit weekend de jeu de rôle organisé au cœur de la cité médiévale au sein de la MJC locale.

L'endroit est top même si la place peut paraitre limitée: en plein centre-ville (j'ai mis 10 minutes de la gare à pied), de nombreuses grandes salles, une cafétéria et des dortoirs pour dormir sur place!
L'organisation est aux petits oignons et permet de se livrer à notre loisir préféré à peu de frais. En tout j'en ai eu pour 33€ incluant la participation à la convention (avec boissons chaudes à volonté), deux nuits aux dortoirs avec lit individuel avec petit déjeuner et une carte de 10€ qui m'a permis de manger et boire pendant deux jours. Royal.

Comme si cela ne suffisait pas les organisateurs passaient régulièrement dans les salles pour faire le service jusqu'à 3-4 heures du matin. Rien à redire sur ce côté-là.

La cafet' est assez cosy et donc les rencontres sont rapides au bout de 2 jours. Je dois avouer que mes plus belles rencontres furent avec des femmes, relativement nombreuses à cette convention au point d'avoir vu des parties 100% féminines. Je pense notamment aux confidences au saut du lit de Magaly, à l'énergie communicative de Laure en petite voleuse gnome bondissante, à l'inventivité de Marion qui m'a épatée en petit poulpe télépathe au cœur sensible et surtout à Sophie Aka Roulette. Cette charmante rousse de caractère était venue avec mari et fille (big up Jenny!) pour jouer jusqu'à plus soif. Au détour d'une conversation elle m'a posé une question essentielle : « Qu'est-il arrivé aux rôlistes ? » Avant tout le monde était de bonne composition. Aujourd'hui on se prend au sérieux et chacun défend sa chapelle en dénigrant celle des autres.

La vérité chère Sophie c'est qu'en se diversifiant le média a rendu certains aveugles. Aujourd'hui ils confondent moyens (ou manières de jouer) et finalité qui, elle, reste la même pour tous : partager un bon moment avec d'autres personnes qui ne se connaissent pas forcément mais qui ont tous envie de rêver.

Fort heureusement la grande majorité des joueurs présents à Grabuge était là pour participer pleinement à cette grande orgie de l'imaginaire. Jugez plutôt...

Arrivé Vendredi j'ai attaqué avec du lourd, une partie de Chroniques des Féals par David de Perpignan. Les Féals, adapté du roman de Matthieu Gaborit, c’est assez spécial. Tout à la fois horrifique, poétique et épique ce n'est pas simple à aborder. Mais le meneur a brillamment réussi à nous amener dans son univers. Pas évident quand on voit que nous avions un personnage licornéen entretenant une relation forte avec sa monture et promise licorne ou que le pegaséen avait une apparence vraiment étrange pour un diplomate. J'ai eu la chance d'avoir un prétiré facile à prendre en main, un caladre hospitalier, sorte de moine shaolin guérisseur et philosophe. Le système de jeu n'est pas déplaisant et s'appréhende sans trop de problèmes même si je suis encore dubitatif face à certains choix alambiqués de la part des auteurs. La partie fut agréable avec un voyage à la fois physique et onirique pour aller au-devant d'une prophétie et découvrir le destin d'une enfant choisie par le destin. L'ambiance sombre et décadente fut au rendez-vous : orgie extatique tournant au cauchemar, combat à mort contre des enfants maudits par le chaos autour d'une cité millénaire revenue des abysses et choix impossible pour sauver le monde au prix d'un sacrifice immoral. Hélas ce fut long et, bien qu'agréable, la partie s'est éternisée au-delà du raisonnable et nous dûmes écourter à 6h00 du matin. Un jeu qui mérite qu'on s'y attarde à condition d'y jouer en campagne et d'adhérer au désespoir permanent qui colle à l'univers.

2 heures de sommeil plus tard j'ai avalé un petit déjeuner copieux avant d'attaquer le Royaume des Légendes avec le prolifique Batronoban. RdL c'est un monde original pour D&D 5 où l'Europe du 15e siècle est mixée avec les éléments classiques d'un monde medfan. Nous étions donc en 1415 à Carcassonne où nous avons participé à la résistance face à une invasion d'orques. Un des prétirés était même le père de Jeanne D'arc! De mon côté j'ai jeté mon dévolu sur un brave prêtre catalan au service de Freyr, dieu de la fertilité et de la lumière. Oui car la religion monothéiste chrétienne est remplacée par les 12 un melting-pot des dieux européens préchrétiens. C'est donc dans une ambiance bonne enfant que nous avons participé à un tournoi avec nos différents personnages. Astuce du meneur, plutôt que nous laisser à part quand l'un d'entre nous participait à une épreuve, le meneur nous a proposé de jouer à la fois les adversaires et le jury. J'ai perdu mon concours de brasserie pour cause de recette naine indigeste mais j'ai pu, en tant que pnj, lancer une punchline bien stylée: "du sang, de la sueur, des nichons. L'opium du peuple!"

Après le tournoi nous avons effectué un bond dans le temps pour nous retrouver sur les murailles de Carcassonne, de nuit, pour une opération d'infiltration et d'exfiltration du grand prêtre de la ville, chef de la résistance face aux orques. Ce ne fut pas sans mal avec notre bande de bras cassés mais, au final nous pûmes sauver la ville en affrontant une légende locale qui tirait les ficelles dans l'ombre. Si j'ai adoré cette séance c'est grâce à l'excellente animation de la table par l'ami Batronoban. L'univers uchronique très intéressant collait bien avec le système D&D5 qui est une merveille de souplesse. Histoire de pinailler je dirais que les pjs étaient quelques peu clichés et pas toujours facile à rendre vivants surtout à cause de la partie tournoi où on les a peu joué au final. Il y a aussi l'impression d'avoir fait un demi-scénario précédé d'un didacticiel sympa mais laissant peu de place au développement d'une intrigue prometteuse. Pour tout dire la fin est même tombée un peu comme un cheveu sur la soupe. Mais on s'est bien régalé notamment grâce à la présence de Sophie, la bondissante Laure, Fabien et le camarade Groscovic avec qui nous avons partagé des techniques d’écriture.

Des discussions intéressantes que j'ai dues écourtées pour m'allonger une heure, avaler un sandwich et repartir de plus belle vers la troisième séance où j'étais cette fois-ci le meneur. J'avais jeté mon dévolu sur Atomic Robo RPG. On en reparle dans le détail très bientôt mais, pour résumer, cet excellent jeu propose de jouer des scientifiques de combat luttant contre des savants-fous et autres menaces dans une ambiance débridée et pulp à 200%. Je dois avouer que je n'en menais pas large. En effet je craignais que les joueurs se sentent bloqués à l'idée d'interpréter des paléontologues vétérans, des astrophysiciens de l'extrême et autres poulpe télépathes. Le résultat fut au-delà de mes espérances! Alors qu’ils devaient traverser les époques pour récupérer les cristaux N'Khran volés par les sbires de Dark Tesla (jumeau maléfique d'outre dimension de Nikola Tesla), nos scientifiques et ingénieurs de choc ont été plus qu'inventifs. Jugez plutôt:

-évacuer une ville qui voit son sol s'effondrer? Rien de plus simple! Il suffit d'aligner le poulpe télépathe sur le courant magnétique terrestre pour amplifier les rayons gamma à l'aide d'une boule à facettes produisant automatiquement de la musique.

- Pénétrer dans une forteresse scientifique nazie perchée sur les hauteurs du Machu Pichu? L'enfance de l'art! En piratant les fréquences de radioguidage des zombots (oui des robots zombis) protégeant l'enceinte on modifie leur comportement. Transformés en activistes écologistes les zombots ont saccagé la forteresse qui rejetait des déchets toxiques.

Il y eu du drame, de l'action mais aussi de l'amour avec cette romance inattendue entre une télékinésiste folle et notre charmant poulpe télépathe. Un grand bravo à Kevin, le stagiaire en mécanique des fluides qui n'avait rien demandé et qui a tout de même survécu! En revanche nous avons dû déplorer la perte du dinochien de notre paléontologue. Il ne fallait pas le nourrir avec les cristaux. Nous avons frôlé la catastrophe quand un petit gastéropode mutant s'est échappé d'un laboratoire. Mais tout est rentré dans l'ordre et l'espace-temps n'a pas (trop) souffert.

Comme vous le constatez ce fut enlevé, pulp et complètement barré. Beaucoup de fun au final même si, fatigue générale oblige, écourté le scénario pour une ultime confrontation moins épique que je l'avais espéré.

Avant de partir le dimanche midi, j’ai eu l’occasion d’échanger autour du sexisme et du jdr avec quelques joueuses qui ont, malheureusement, confirmé les témoignages présent dans mon article sur la question.

En bref je suis hyper satisfait de mon passage à Carcassonne ce week-end. L'accueil et les participants sont de qualité, l'ambiance fun et chaleureuse aussi je reviendrais très certainement l'année prochaine! Pourquoi pas vous?

Enjoy!

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