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Ce weekend c'était Octogones, la grand-messe lyonnaise du jeu de société sous toutes ses formes. Retour complet sur deux jours particulièrement bien remplis.
Vendredi soir.
Nickel, je descends du train à gare de Lyon, marche quelques mètres et dépose mes bagages à l'hôtel (partenaire de la convention et donc proposé à un prix sympa). Une fois allégé de mes affaires je n'ai qu'à prendre le tramway direction l'université Lyon 1 où se situe la convention. En effet Octogones s'est déplacé cette année à l'espace Double Mixte, plus grand que l'espace tête d'or. Très vite je suis entrepris par Pierre alias Shoggoth qui participe au stand d'Orygins. Je dois dire qu’il a fait partie des excellentes surprises du weekend. On et à part quelques conversations virtuelles j'avoue que l'on ne se connaissait pas beaucoup. En plus il m'a payé une bière ! Si vous l'occasion d'échanger avec lui le bonhomme vaut le détour.
Je pars à la buvette pour prendre un sandwich avant la partie du soir. En faisant la queue je discute avec Éric, auteur en devenir qui travaille sur Supersix, un petit jeu de super héros prometteur. Jetez un œil à son kit d'initiation.
On attaque le gros morceau avec ma partie de Firefly RPG. 6 joueurs dont 5 que je ne connais pas, rude. Heureusement j'avais préparé un scénario et des prétirés solides. L'équipage de l'Esperanza regroupe un vieux vétéran de la guerre d'unification et sa douce femme ainsi qu'une troupe de personnages au passé trouble et en quête de rédemption. Le scénario prévoyait qu'ils aillent libérer une jeune fille de l'influence d'un gourou charismatique et libidineux. La séance dépassa mes espérances car les réactions des joueurs doublés des mécaniques de Cortex m'ont offert un spectacle d'exception. Le jeu est très vite générateur de rebondissements et j'ai bien cru que j'aurais à jeter mon scénario tant nous avons passé du temps sur l'introduction (grosso modo la moitié de la séance !). J'ai passé un excellent et ressort de là avec la conviction que Firefly RPG est un des meilleurs jeux actuels.
Retour à 3h du matin grâce à un taxi providentiel apparu sous mes yeux à la sortie du bâtiment.
Samedi levé 6h, dur.
J'arrive à la convention après un passage au Starbuck. Ce coup-ci je suis à la cool. J'en profite pour saluer les exposants et voir des amis que je rencontre en vrai pour la première fois. Petit tour d'horizon...
7e cercle: Florent, Neko, Jean-Christophe et Yannick sont présent avec leur bonne humeur habituelle. Neko élimine mes inquiétudes, oui il y a eu un ralentissement de l'activité mais c'est reparti de plus belle. En revanche encore un peu de patience pour Victoriana ou Jérusalem 1119 pas encore disponibles...
Ateliers imaginaires: fait exceptionnel les auteurs indépendants s'exposent et montrent leur production. J'arrive à peine à me frayer un chemin vers Frédéric Sintes, l'indispensable théoricien du jeu de rôle et auteur de Prosopopée. J'apprends avec bonheur la sortie prochaine de Démiurges, son nouveau projet. En bonus Gael Sacré me parle d'"happy ", un jeu de rôle sur le bonheur !?! Affaire à suivre...
XII singes: j’avais aperçu Sébastien Célerin mais il a vite disparu. Dommage, j’avais beaucoup de chose à discuter avec lui. Mais il y a le sympathique Fabien Fernandez avec qui justement nous discutons d’Islendigar, ce jeu sur les peuples inspirés des lapons et autres inuit (mais si rappelez-vous !). J’apprends avec bonheur qu’il connaitra et refonte et publication complète des suppléments sur les peuples. Joie et bonheur dans mon petit cœur.
Vite repéré par mes yeux de fouine, je saute sur Jemrys, le boss des Écuries d'Augias. On parle de Within que j’aime beaucoup. Chic ! L’écran arrive bientôt avec un contenu sympa. On parle aussi des choses qui fâchent : le financement de Crimes V2 a été arrêté en cours pour éviter de se prendre un mur. Oui, il a compris les attentes de chacun, non il ne transigera pas sur le contenu et la qualité du matériel proposé. Nous verrons bien si cela fonctionne mais en tout cas sa position est cohérente et professionnelle. Chapeau !
Je passe au stand Orygins pour saluer Gabriel Thomas, l’infatigable égyptophile auteur d’Aegyptus. Gabriel est absolument désarmant de gentillesse mais cela ne m’empêche pas d’être critique vis-à-vis de sa démarche et d’en parler ouvertement. J’ai l’impression que le bonhomme veut en faire trop. Ce serait dommage de se rater car ses idées ont beaucoup de potentiel. Vite une sortie !
En trainant du côté du stand Sans Détours je tombe sur Broken World, le premier univers français pour Pathfinder. Je ne suis pas un fan de PF mais mon âme de donjonneux me fait jeter un œil à la production. Et il faut admettre que c’est très prometteur, pas révolutionnaire de l’aveu même de l’exposant mais produit avec amour. Je découvre surtout une excellente initiative : les « histoires d’un soir », des miniscénarios à 8€ ne demandant que 15-20minutes de de préparation avant de jouer. Un bon moyen d’occuper la soirée en cas de désistement de dernière minute.
Qui dit convention dit présence de l’inimitable Kerlaft, le mage roliste. Comme toujours il est extrêmement actif : le futur mag JDR, le GPS roliste, le partage d’infos auprès de la sphère roliste, il est sur tous les fronts. Attention au burnout Kerlaft !
Mais comme il n’y a pas que le jdr je prends quelques minutes pour jeter un œil au reste sur la convention. Je laisse un peu de bave devant la qualité du jeu de figurines Infinity qui donne envie (mais faute de budget illimité…) ou sur les délires de Shadows of Normandie qui mixe Heroes of Normandie et créatures cthuliennes. Le temps fort de la convention c’est la sortie récente de Time stories. C’est quand même hallucinant ! Ce sale troll de Croc fustige les narrativistes et pendant ce temps-là ses collègues de Space Cowboys nous sortent un Storygame de luxe qui a l’air de tout déchirer avec une jouabilité conséquente. Need.
Stop, j’en peu plus et je décide de tailler une bavette autour d'une bière avec Steve, Tony, Fabrice, Gauthier et d'autres. Un bon moment où nous avons quand même des discussions profondes mais trop court, c’est déjà l’heure de P.U.N.C.H unit.
P.U.N.C.H Unit c’est le jeu de Willy Dupont et Tony Martin. Un jeu cool où nous interprétons des barbouzes envoyés sur des missions impossibles sur des terrains dangereux. Cet après-midi c’est la jungle birmane et j’hérite du seul personnage féminin dont le surnom est « bad ass ». Fidèle à mes habitudes de jeu tout en retenu et en simplicité (sic) je me retrouve à gérer la confusion d’une attaque ratée sur un village de pêcheurs en éliminant au fusil sniper les ennemis tandis que mes collègues tentent de survivre. Le scénario était plus riche que ce nous avions le temps de gérer mais l’ambiance était cool et le jeu fait bien revivre les canons du film d’action testostéroné qu’il est censé simuler. Votre serviteur vous en dira plus très bientôt, c’est promis !
Samedi soir, plus beaucoup de temps.
On avale un kebab bien lourd et on part enfiler sa veste en cuir pour aller jouer à 1%. Ce jeu de bikers en développement propose ni plus ni moins que de jouer les bikers 1%, la frange réellement dangereuse du milieu des motards, celle qui se fout de la loi. 1% c’est donc un jdr de « race blanche » où nous jouons tous des males alphas racistes et machistes. Soyons clair, Steve ne cautionne pas ce type de comportement, en tout cas pas plus que Wes Craven ne vous incitait à aller trucider des étudiantes la nuit. Et c’est donc avec un état d’esprit serein que nous pouvons nous permettre d’interpréter des salopards au code d’honneur un peu spécial. Grosse surprise à la table : Céline est une totale débutante en jeu de rôle, c’est sa première fois et elle est un peu intimidée. Cela ne dure pas et je pense sincèrement qu’elle nous a offert le meilleur roleplay de la soirée. Des moments rares où tu insultes un autre joueur et tu joues à qui a la plus grosse dans une ambiance bonne enfant. Une chose est sûre : les « Pissed of Bastards » ont repris Albuquerque et le premier qui les traitera de tocards finira avec des morceaux dispersés entre Santa Fe et El Paso. Une partie où le contexte, l’intrigue et les personnages rendent le système de résolution invisible. Le jeu est encore en chantier mais c’est un futur hit à mon avis !
4h du matin retour à l'hôtel, pas de bol pour mon sommeil le hall est occupé par l'équipe d'OVNI, éditeurs d'autres réalités qui boit pour éviter d'aller se coucher. On en profite pour discuter avec eux. Ça tombe bien je n'avais pas eu le temps de discuter avec Julien Heylbroeck. Beau gosse et talentueux il a en plus le culot d'être absolument adorable. Je le déteste. En bonus on fait la connaissance de David, auteur et de Mrs S. l'éditrice. Cette dernière m'a fait une forte impression Et avec elle a la barre je me dis qu'il va falloir surveiller OVNI et leurs sorties avec attention.
Allez hop une petite heure de sommeil et on y retourne.
Dimanche
Après toutes ces parties viriles il est temps pour un peu de paix de l’esprit. Cela tombe bien car je participe à SPHYNX avec Fabien Hildwein. Après Monostatos je fais partie des fans de son travail et j’avais eu la chance lire le premier jet de ce jeu d’exploration archéologique mais aussi métaphysique. Mon astronome jésuite sur de sa foi a exploré avec les autres des ruines enfouies au cœur des Alpes quitte à remettre en cause toutes ses croyances. Des moments très forts pour un jeu plein d’élégance mais exigeant sur le plan intellectuel. A vue de nez, un jeu différent mais pas trop qui ravira les amateurs d’énigmes. Hélas l’arrivée tardive de Fabien et mon horaire de train m’oblige à écouter ma participation, shit !
J’ai quand même le temps d’aller saluer Jeff de Raise Dead qui a l’air encore bien frais malgré la multitable d’INS/MV qui l’a mené tard dans la nuit la veille. Je repars avec une bonne nouvelle : le jeu sera certainement entre nos mains pour Halloween ! Joie !
Difficile de décrire mon état à la sortie de cette convention : les gens ont dû me prendre pour un benêt avec mon immense sourire. Mais, malgré la fatigue, j’ai pu réfléchir aux qualités et aux défauts de cette édition.
Les plus
D’abord l’espace énorme consacré au jeu sous toutes ses formes et la fréquentation importante et variée. Ok il y avait surtout des hommes entre 20 et 40 ans mais aussi des enfants curieux, des petites meufs à la cool et des retraités en couple (si, si !).
La buvette avait beaucoup de bénévoles et proposait non-stop bières artisanales et plateau charcuterie ou fromage en direct de la ferme. Miam !
Le fait d’avoir quasiment tout le gotha du jeu réuni au même endroit et la facilité de les aborder pour tailler le bout de gras.
Les potes qu’on attendait de voir depuis un bon moment et les rencontres surprises qui ont fait du bien.
L’hôtel partenaire qui a proposé un prix d’ami même si le ratio heures à dormir / prix n’a pas été très bon au final.
Les moins
Le bruit surtout les bourrins qui donnaient l'impression de vivre la coupe du monde de rugby depuis les vestiaires. Sérieux les gars, vous vous êtes cru où ?
Le peu de place et la promiscuité pour les tables de jdr. On était littéralement les uns sur les autres et je pense que les pauvres fous ayant proposés des jeux d’ambiance en ont été pour leur frais. Les adeptes des figurines, eux, ont eu droit à plus de place.
La buvette difficilement accessible à toute heure et le manque d'organisation des bénévoles bien que présents et très engagés donnaient une impression d'improvisation (commande qui part aux oubliettes, l’obligation de faire la queue pour payer même quand on a la monnaie).
L’absence de dernière minute de Patrice Louinet, éditeur des œuvres d’Howard, que je rêvais de rencontrer et qui a fait faux bond à cause d’une petite fièvre de rien du tout.
Un grand merci aux organisateurs et aux professionnels présents ainsi qu’à Gauthier, Tony, Steve, Willy, Mahyar, Gabriel, Udo, Eric, Anne, Bernic, Adrien, Isidore, Zeben, Simon, Lapraline, Paul, Pandy « c’est ma première fois » Pralinée, Flo, Didier, Haldric, Thibault, Stéphane et les autres !
A l’année prochaine !