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Les bons remèdes du Docteur Dandy.

Désiré et le trésor de l'alchimiste 7-7

Publié le 28 Février 2016 par Dr Dandy in Désiré, littérature, nouvelle, steampunk

Désiré et le trésor de l'alchimiste 7-7

Ultime chapitre: La demeure du templier

Vous avez manqué le début? Qu'attendez vous pour aller au chapitre 1?

Une musique du jeu The Order pour vous accompagne.

Quelques heures plus tard, les trois compagnons arrivèrent au sommet d'un pic. Cachés derrière un rocher, ils observaient la situation. Devant eux se dressaient les ruines d'un château médiéval. Bâti en L sur les hauteurs d'une falaise abrupte, le château ne conservait de son illustre passé qu'une muraille d'enceinte et une tour de pierres dans son angle. Par le versant accessible, deux hommes vêtus de noir gardaient la porte d'entrée qui avait depuis longtemps perdu ses battants en chêne. Désiré scrutait le paysage.

- Hum... Ils ne peuvent pas nous voir d'ici, mais si nous approchons nous serons à découvert, impossible de passer inaperçu avec cet espace vide devant. Pas même l'ombre d'un bosquet.
Fiona s'impatientait.
- Je ne vois pas mon père, Dumont a dû l'emmener dans le sous-sol pour trouver le tombeau. Il faut le sortir de là.
- Je vois mal comment. Ces fichus gorilles vont nous tirer comme des lapins si nous sortons de là.

Émilien se gratta la gorge.

- Oui mon garçon. Tu as une suggestion ?

- Eh bien la topographie du lieu indique un chemin remontant le long de la falaise. Si nous passons par là, nous pourrons les prendre à revers.

- Bravo tu as l'œil !

- Euh... En fait, le professeur m'avait forcé à étudier chaque plan et cliché du lieu avant notre expédition. Le chemin servait pour relayer plus rapidement le village au bord de la rivière.

- Bien sûr ! Bon, il nous faut un plan. Je vais faire le tour et les prendre par-derrière. Tu vas me couvrir d'ici avec le fusil. Tu sais viser ?

- C'est à dire... Oui. Dit-il, peu rassuré.

- C'est pas grave. Au pire, tu tires en l'air pour les effrayer. On improvisera.

Fiona s'avança, pistolet au poing.

- Et moi ?

- Restez avec Émilien c'est trop dangereux pour une cocotte.
- une coco...?! Non, mais qu’est-ce que vous croyez ? Que je vais gentiment rester à faire du tricot tandis que les mâles dominants sauvent mon père ?
- Bon ! Ne vous fâchez pas... Suivez-moi et restez en arrière. On ne
sait jamais.
Fiona et le vieux pilote descendirent le long de la falaise sur la gauche. Après un périple sur un petit sentier taillé à même la pierre ils arrivèrent sur le flanc ouest des ruines. Désiré se glissa le long de la paroi en silence. Les deux hommes lui tournaient le dos, surveillant le chemin principal au cas où quelqu'un aurait la mauvaise idée de passer par ici. L'un d'eux fumait une cigarette pour passer le temps. Le pilote saisit sa clé à molette dans la poche de son manteau et s'élança en levant le bras. Avant que le premier n’ait eu le temps de réagir, il prit un coup sur la base du crâne qui fit un bruit effroyable. Le deuxième lâcha sa cigarette pour dégainer son arme. Poilu, tenant son premier adversaire par le col n'eut pas le temps de réagir, mais Fiona surgie de derrière un muret, les deux mains sur le pistolet.

- On ne bouge pas ! Dit-elle avec fébrilité.
L'homme se tourna vers la jeune fille toujours la main dans l’holster. Il hésitait.

- Je serais toi l'ami j'obéirai, elle n'est pas experte, mais la gâchette est sensible. Il pourrait t'arriver des carabistouilles.
L'homme de main fixa Fiona pour évaluer la situation. Cette dernière se campa sur ses deux pieds et releva les deux mains pour bien viser la tête du scélérat. Il leva les mains en l'air, l'air inquiet.
Le pilote s'avança vers lui et lui prit son revolver.

- Sage décision.

Quelques instants plus tard, les deux hommes étaient solidement ligotés par du câble trouvé dans l’automotive. Désiré achevait de faire les nœuds puis se releva.

-Bon ! Ces deux gaillards-là ne vont pas nous embêter. Maintenant le professeur. Émilien, tu connais la topologie des lieux. On passe par où?
- Euh... Le château est très ancien et à moitié effondré. Il est abandonné depuis la mort du dernier baron de Castelas.
- Oui ça on a remarqué ! Mais notre vilain, il est passé où ?
- Dans la crypte, le tombeau est scellé dans le point le plus bas de l'édifice. A même la roche.
- Tu nous fais
visiter ? Aïe !
Une détonation éclata, résonnant dans toute la vallée. Le vieux pilote tomba à terre devant les yeux ébahis de Fiona et Émilien.
- Désiré !!! La jeune femme se jeta au pied du vieil homme qui ne bougeait plus. Elle releva la tête pour voir un grand type chauve dans un costume sombre, tenant un revolver encore fumant. Il eut un sourire sadique et la mit en joue.
BAM ! Son sourire se figea avant de se changer en grimace de douleur. Il se toucha la poitrine et constata qu'elle était humide, poisseuse. Le liquide sur ses mains était rouge, son sang. Il s'effondra. Fiona, qui avait fermé les yeux sous l'effet du bruit, regarda leur agresseur à terre. Elle tourna la tête pour voir Émilien, fusil en main, le canon encore chaud. Son regard était vide comme s'il ne réalisait pas lui-même ce qu'il venait de faire.


- Je... Je...
- Huuuu. Désiré se redressa péniblement.
- Monsieur Augié. Vous n'êtes pas mort !?!
- CA non ma jolie, ce vieux Désiré à la couenne solide. Cet empaffé m'a entamé le gras du bide, je suis bon pour changer de chemise, mais je tiendrais le coup. Aide-moi à me relever s'il te plaît.
Elle s'exécuta et il se posta devant Émilien.
- Eh bien mon garçon, je croyais que tu n'aimais pas les armes ?
- C'est à dire... Enfant, mon père était un féru de chasse. Tous les hivers il m'emmenait en Sologne chasser la perdrix ou le faisan. Je détestais cela, mais j'ai conservé un certain talent pour le tir.
- C'est bien. Ne t’habitue jamais à cela. La violence est comme une amante trop collante. Une fois que tu lui as dit oui, elle ne te quitte plus. C
rois-moi.
Il vérifia l'état de son agresseur.
- Bon là je n'irais pas te jeter la pierre. Il a eu son compte. En plein cœur, joli tir.
-J'ai tué cet homme ! J'ai tué un ho
mme !
Il lâcha son fusil, révulsé. Fiona se rapprocha et lui prit la main.


- Sans vous, il m’aurait certainement abattu. Sans vous, c'est moi qui baignerais dans mon sang. Vous avez fait ce qu'il fallait.
Les yeux humides et grimaçants de désespoir, Émilien était en proie à la confusion. La jeune femme posa délicatement ses lèvres sur sa joue et le fixa avec un regard doux.
Le jeune homme sécha ses larmes et sourit à sa consolatrice.


- Merci. Dit-elle affectueusement.
- Vous avez raison, je n'avais pas le choix. Je n'aurais pas permis qu'il vous soit fait
du mal.

- Ce n'est pas terminé les jeunes. Il faut encore délivrer le professeur. Allons-y.
Les trois amis s'avancèrent dans les ruines du château. Dans le bâtiment principal dont il ne restait plus que le rez-de-chaussée et la moitié du premier, ils trouvèrent un escalier en colimaçon s'enfonçant à même la pierre granitique. Émilien relisait ses notes en repérant les lieux avec la sagacité d'un étudiant studieux.


- Le passage se trouve par ici, cela correspond aux notes du professeur. La crypte doit se trouver ici.

Désiré, se tenant le côté, ruminait dans sa moustache fournie.

- Quelque chose m'échappe, mon garçon. Si tout était dans les notes du professeur, pourquoi s'embêter à l'emmener? Il était plus simple pour Dumont de lui voler ses travaux.

- Comme je vous l'ai dit, tout ceci n'était que spéculatif de la part du professeur. C'est pour cela que nous devions venir ici et explorer la crypte. Pour prouver ses théories et, avec de la chance, dénicher les manuscrits. Mais Il ne me disait pas tout, il est parfois secret.

Fiona soupira:

- Oui, c'est bien de Père de se montrer mystérieux, quel poseur !

Désiré grogna.
- Oui en gros tout cela reste purement théorique. Si ça trouve, il n'y a rien ou alors les souris ont dévoré les manuscrits pour leur petit déj' il y a 1000 ans.

- Euh techniquement un peu plus de 500 ans. Reprit Émilien.

- Oui, bon c'est bien joli, mais il va falloir sauver les vieux os de vot' mentor.

En descendant dans la crypte, tout était sombre et légèrement humide. Le salpêtre avait depuis longtemps entamé la roche qui s'effritait par poignée entière. Pourtant l'ensemble de la crypte conservait une aura de mystère au travers de la pénombre avec ses dalles rectangulaires anthracite et ses statues mortuaires. À n'en point douter se trouvait ici la dernière demeure d'un grand homme. Au cœur de la crypte, apparut soudain le gisant, énorme sarcophage de pierre dont le couvercle représentait un chevalier en cotte de maille avec l'épée et le pavois avec croix caractéristique des templiers. Juste devant un corps gisait au sol, face contre terre, et inanimé. Fiona réagit la première.

- Père ! Père ! Oh mon dieu ! Il est vivant !

Le vieil homme en costume gris clair semblait groggy, mais relevait la tête péniblement.

- Fiona? Oh, ma chère enfant, je suis désolé. Tout ceci est ma faute.

- Nous sommes là, Père ! Nous allons vous sortir d'ici.

Ses deux compagnons s'approchèrent pour juger de l'état du vieil homme. Désiré eu un instant d'hésitation.

- Attendez ! Où est Dumont? Il s'est pas évaporé !
Une ombre surgit alors d'un pilier et se jeta sur Fiona pour l'attraper par le col. Avant qu'Émilien et Désiré ne puissent réagir, elle avait le canon d'un revolver pointé sur la tempe. L'homme qui le tenait était petit, cheveux noirs et aplatis par la gomina. Son petit nez fin rehaussait ses grands yeux noirs qui irradiaient une aura de sadisme autosatisfait.

- Ah ah ! Reculez ou la demoiselle en fera les frais !

Émilien s'avança au contraire, inquiet.

- Fiona ! Vous allez bien?
- J'irais mieux quand ce sale type arrêtera de poser ses mains sur moi. Aïe !
- On ne bouge pas, j'ai dit ! Maintenant vous allez vous écarter et me laissez sortir pour que je récupère mon véhicule et mes hommes et que je sorte de ce trou poussiéreux. Je v
ous en prie.

Désiré attrapa Émilien par l'épaule et lui intima d'obtempérer. Il jeta un regard noir à Dumont.

- Ma parole bonhomme. Tu fais du mal à la demoiselle je te jure que je t'arrache toutes tes sales dents jaunasses !
- Si vous voulez vieillard, mais, en attendant la cocotte me suit et sera mon sauf-conduit. Laissez-moi passer ! Je vous en
prie. dit-il en penchant légèrement la tête.
Fiona devint toute rouge de colère et commença à s'agiter. Sans attendre elle dégagea son bras gauche qui percuter l'estomac de son ravisseur. Avant que celui-ci ne puisse réagir et reprendre son souffle, elle se retourna vers lui pour lui infliger une gifle magistrale qui le déstabilisa au point de le faire lâcher son arme et s'affaler contre le lourd gisant en pierre. Mais la jeune fille n'avait pas évacué toute sa rage et souleva sa jupe pour décocher un coup de pied à hauteur des intestins avec ses escarpins.

- JE NE SUIS PAS UNE COCOTTE ! Combien de fois, faudra-t-il le répéter ?

Désiré ramassa l'arme et la jeta au fond de la crypte avant de s'approcher de Dumont qui reprenait à peine son souffle.

- Mais j'oubliais ! Nous ne nous sommes pas présentés ! Je m'appelle Désiré Augié, les copains m'appellent "Poilu" mais quand je suis rentré dans l'armée on me surnommait "l'Enclume".

Il leva son bras plié au-dessus de la tête de Dumont et l'écrasa sur le visage du mécréant d'un coup puissant. La tête alla frapper le côté du gisant et retomba sur son torse. Il avait son compte.
Son jeune compagnon s'avança vers Fiona, un peu hésitant.
- Mademoiselle Fiona, il ne vous a pas fait de mal ?
Elle releva la tête fièrement et cherchait à se recoiffer.

- Tout va bien, Émilien. Je ne supporte pas d'être traité comme une bécasse !
- Huuu... Elle a toujours eu du caractère cette petite, comme sa défunte mère.
- Père ! Comment allez-vous? Vous m'avez fa
it si peur !
Elle se jeta au pied du professeur qui se mit assis tout en se frottant la tête.
- Non ma chère enfant, juste un peu mal au crâne et mon ego en pris un coup à cause de ce maraud.
Désiré se mit à rire d'un rire puissant avant que sa blessure au ventre ne lui fasse tirer la grimace.
- Aïe ! En tout cas, il ne vous dérangera plus. Émilien, tu veux bien ficeler le bonhomme pour qu'on se débine d'ici. On descend au village le plus proche pour contacter les hirondelles et aussi trouver un estaminet pour nous remettre de tout ce bazar.

Émilien fouina dans les poches du manteau de Dumont, toujours groggy.

- Attendez ! Ca y est ! Professeur, j'ai les manuscrits ! Ils sont intacts. Vous aviez raison !
- Je vous remercie Bonneau. Mais comment m'avez-vous ret
rouvé?

Fiona désigna le jeune homme qui se mit à rougir devant le regard admiratif de la demoiselle:
-C'est grâce à Émilien ! Il a relu vos notes et il nous a dirigés ici. Ensuite grâce à monsieur Augié et à son dirigeable...

Désiré s'impatienta:
- Bon ,on va pas tailler une bavette ici, il fait sombre et je pisse du sang. Ça vous dirait qu'on aille se réchauffer devant un bon calva?

Émilien se sentant pousser des ailes lança: eh bien allons-y ! En avant camarades !

Si vous êtes arrivés au bout, merci beaucoup. J'espère que cela vous a plut et que vous en redemanderez. Dans le cas contraire,n'hésitez pas à me le dire; c'est toujours bien pour pouvoir s'améliorer.

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K
Une lecture très plaisante et j'ai beaucoup aimé avoir mon rendez-vous journalier :) J'espère en lire d'autres
Répondre
D
Très franchement j'attendais des retours avant de me lancer dans une suite mais oui, sans doute. Quand? Ca je ne peux pas dire...
S
J'ai beaucoup aimé ta nouvelle, l'ambiance qui s'en dégage...<br /> Juste un truc qui m'a fait tiquer: tu as failli briser mon image du pilote steampunk avec ses lunettes, mais je suis sûr que dans un avion, il les gardeait!....Non?
Répondre
D
Dans un avion peut être mais c'est un pilote de zeppelin!