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Les bons remèdes du Docteur Dandy.

Désiré et le trésor de l'alchimiste 6-7

Publié le 27 Février 2016 par Dr Dandy in Désiré, littérature, steampunk, nouvelle

Désiré et le trésor de l'alchimiste 6-7

Chapitre 6: Bérézina champêtre

Vous avez manqué le début? C'est par ici.

Un moment un peu triste: nos amis allemands s'y connaissent pour nous déprimer!

Le zeppelin se dérouta vers un pré rempli de vaches pour se poser. Désiré fit sortir ses compagnons au plus vite et coupa la chaudière avec un grand bacquet d'eau. Le gaz continuait à fuir tandis que la Serpollet devenait peu à peu un point à l'horizon.
Le vieux pilote en rage jeta sa casquette au sol.

- Maudits brigands ! Ils n'ont pas hésité à nous tirer dessus. Que la peste les emporte ! C'est foutu maintenant ! On ne peut plus décoller. Même si je répare il me faudra de l'hydrogène et c'est pas au milieu du trou du cul de la France qu'on va en trouver.

Émilien souffla de dépit et prit nerveusement son chapeau dans les mains.

- Nous n'y pouvons rien. Que faire face à cette violence. Espérons simplement qu'ils ne s'en prendront pas au professeur en représailles.

Désiré s'assit au milieu du pré, fatigué physiquement et moralement. Le soleil commençait à monter dans le ciel et la rosée du matin se faisait plus rare. Le ballon du zeppelin se dégonflait peu à peu et devenait informe malgré les lanières de métal censées retenir sa forme de gros cigare. Une vache de couleur crème s'approcha pour brouter l'herbe fraîche à proximité. Fiona attrapa une pierre pour la lancer en direction du bovin qui s'éloigna en meuglant de protestation.

- Non ! Ce n'est pas possible ! Pas maintenant, pas si près du but ! On ne peut pas laisser tomber. Et mon père ? Vous y avez pensé ?

-Désolé petite, mais que veux-tu qu'on fasse ? On est paumé au milieu de nulle part et ils sont partis loin avec leur véhicule.

Fiona s'avança vers Désiré comme pour le gifler, mais se ravisa et rejeta sa colère contre une butte de terre.

- Rah !

Elle serra les poings tout en tournant en rond ne sachant que faire. Le vieux pilote la regardait, l'air désolé. Il accusa tout d'un coup la fatigue accumulée et son visage lui donnait l'air d'avoir dix ans de plus. Les trois compagnons n'osaient se regarder et, chacun à leur manière, ruminaient leur défaite si près de leur destination. Émilien, levant le nez vers l'horizon, se mit à fixer un mont tout proche. Les environs étaient très vallonnés, mais les plus hautes montagnes ne dépassaient guère les 1000 mètres. Le jeune étudiant, ayant laissé tomber son haut de forme à l'atterrissage, avait les cheveux ébouriffés et montrait les signes d'une calvitie précoce. Ses petits yeux noirs embrassèrent le paysage autour de lui. Pris d'une illumination soudaine, il courra vers le zeppelin sous le regard étonné de Désiré.

- Qui y va-t-il mon garçon ? Tu as oublié quelque chose ?
- Je... Je dois vérifier quelque chose d'important. Il ressortit presque aussitôt avec une carte dans les mains.
- Eh bien ? Tu es perdu ? Tu sais on ne va pas rester ici et je compte bien rechercher un village proche, mais nous avons tout notre temps.
- Non, vous ne comprenez pas. Je reconnais les environs. Cette montagne là-bas, vous la voyez ? C'est la bouche du Diable. Le professeur m'a montré des clichés de la région. Il voulait que j'apprenne par cœur la topologie des environs du château
au cas où.
Il étala la carte à même le sol et désigna un point au milieu de nulle part.

-Voilà... Nous devons nous trouver par ici. Voyez le village que nous avons survolé tout à l'heure. Certainement Castellas, ici. Le château d'Arjas se trouve juste ici, derrière ses collines. NOUS SOMMES TOUT PROCHES !
Fiona et Désiré se penchèrent vers la carte, incrédules.


- Et nous sommes à quelle distance ?
- En ligne droite, je dirais trois ou quatre lieux tout au plus. Évidemment, je ne connais pas bien l'état du chemin à pied, mais nous n'aurons pas à contourner le bois des vierges qui oblige à faire un détour par la ro
ute.
Fiona saisit les mains d'Émilien. Elle avait le plus grand mal à contenir son émotion.


- Oh Émilien, vous êtes formidable. Père a eu raison de vous prendre sous sa tutelle, votre esprit est brillant. Allons sauver mon père au plus vite.
-Euh, oui, mais ils nous ont tiré dessus tout à l'heure. Qui dit qu'ils ne recommenceront pas à nous attaquer dès nous serons en vue
?
Le pilote lissa sa moustache et retourna dans la cabine de pilotage.


- J'ai ce qu'il nous faut. Attendez-moi.
Il revint quelques instants plus tard avec une lourde mallette en fer dans les mains. Il la posa au sol et l'ouvrit pour y sortir un fusil militaire et un pistolet de service. Il tendit le fusil au jeune apprenti cartographe.


- Tenez, nous en aurons besoin. Fiona, prenez le pistolet. Tenez-le à deux mains et prenez votre temps pour viser. Gardez-le bien droit et fermement pour éviter le recul.
Fiona écouta avec attention et le serra contre sa poitrine l'air décidée. Émilien fit une moue désapprobatrice.


- C'est que... Je n'aime pas beaucoup les armes.
-Faites connaissance avec Gertrude alors, mais cette pétoire va nous permettre de sauver votre patron.
- Euh... Si vous le dites. Mais vous ne prenez pas d'arme ? Vous êtes sans doute plus à l'aise avec que moi.
- Oui, mais j'ai fait un vœu à ma chère et tendre après la guerre. Jamais plus je ne garderais en main un engin de mort. J'ai payé mon dû à la faucheuse pendant la guerre. Prenez ces munitions. Allons libérer votre père, mademoiselle
Atterton !

La suite demain, même endroit, même heure!

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